Les grands défis écologiques et citoyens, quels enjeux pour l’éducation ?
- Introduction : Patrick Viveret
- Table-ronde : Denys Rinpoché, Patrick Viveret, Nelson Vallejo Gomez, Marc-Henri Deroche, Elisa Garine Rimbaud, Emmanuelle Le Barbenchon, Roland Gérard, Amandine Dupraz, Quentin Julien, Frédéric Bosqué, Marc de la Ménardière.
Présentation de l'intervention de Patrick Viveret
Patrick Viveret évoquera les enjeux tout à la fois écologiques, économiques, sociaux, politiques mais aussi spirituels de la grande mutation que nous vivons actuellement et cherchera a proposer des pistes pour y répondre en articulant transformation personnelle et sociétale.
Présentation de l'intervention de Nelson Vellejo Gomez
Les Sept savoirs nécessaires à l’éducation du Futur :
Comment envisager le monde nouveau qui nous emporte ?
Sur quels concepts essentiels devons-nous fonder notre compréhension du futur ?
Sur quelle base théorique pouvons nous nous appuyer pour considérer et surmonter les immenses ruptures qui s’accroissent ?
I – Les cécités de la connaissance : l’erreur et l’illusion
II – Les principes d’une connaissance pertinente
III – Enseigner la condition humaine
IV – Enseigner l’identité terrienne
V – Affronter les incertitudes
VI – Enseigner la compréhension
VII -L’éthique du genre humain
Présentation de l'intervention de Marc-Henri Deroche
Quelle sagesse pour le XXIe siècle ? Perspectives de Kyōto
Le développement tel qu’il a été conçu depuis le début des temps modernes jusqu’à aujourd’hui, n’étant d’après de nombreux observateurs plus « durable », l’Université de Kyōto a établi en 2013 un nouvel institut d’études avancées en « survivabilité humaine ». Dit en ces termes, l’heure est grave. Afin de répondre à la crise planétaire dans toute sa complexité, cet institut offre un cursus interdisciplinaire unique. Dans cette communication et l’atelier qui suivra, je présenterai les grandes lignes de ce programme innovant et discuterai plus particulièrement du rôle qu’y joue la réappréciation des traditions contemplatives, ainsi que les défis des nouvelles approches connues sous l’ombrelle « mindfulness ».
J’argumenterai que la rencontre entre la philosophie occidentale et le bouddhisme peut s’approfondir davantage à travers la notion de « sagesse », et sa quête conçue comme une voie de transformation de soi. Pour le bouddhisme, l’exercice de la « vigilance » ou « mindfulness » (sanskrit : smṛti) est précisément le moyen de développer la connaissance libératrice que représente la « sagesse » (prajñā). L’épanouissement complet de cette dernière est traditionnellement conçu selon la progression tripartite de l’étude, de la réflexion et de la méditation. Je montrerai en quoi ce modèle est précieux pour contextualiser correctement les techniques méditatives du bouddhisme et faire bon usage de ce vaste transfert culturel de l’Asie au monde occidental, des traditions contemplatives aux sciences contemporaines.
La sagesse conçue comme « intelligence du cœur », n’est-elle pas la seule à pouvoir réconcilier la foi et la raison, nous délivrant ainsi des extrêmes de la foi aveugle et de la rationalisation réductrice qui ravagent notre monde ? La sagesse nécessaire pour le XXIe siècle résidera sans doute dans l’équilibre subtil entre la claire compréhension des anciennes traditions et leurs habiles adaptations dans des formes toujours renouvelées, afin de demeurer toujours vivantes.
Présentation de l'intervention de Roland Gérard
L’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD), mais peut-être devrions nous dire maintenant éducation à la transition écologique ou éducation à une autre façon d’habiter la Terre, est pratiquée par des milliers de personnes en France et encore des dizaines de milliers de par le monde. Chacun à sa façon de faire, et depuis 30 ans les choses dans ce domaine ont beaucoup évolué. Entrée scientifique, sensible, sensorielle, ludique, artistique, imaginaire, poétique, contemplative, symbolique… toutes ces portes sont bonnes et la meilleure façon de faire, c’est sans doute tout simplement d’alterner de l’une à l’autre. Ainsi nous augmentons la présence au monde des participants. Chacun à son entrée préférée, à l’animateur de mettre en place ce qu’il faut pour que toutes soient ouvertes. Dans cet apprentissage fondamental, le cerveau, le cœur, la main et l’esprit ont leur rôle à jouer, pour enfin que la prise de conscience soit réelle et complète. A chacun ensuite de faire ce qu’il en veut, en face lui-même. Chacun sa vie. L’EEDD est une école d’émancipation, elle aide à se rendre compte, elle aide à comprendre, elle aide à s’impliquer dans des solutions individuelles et collectives…Maintenant si nous voulons qu’elle se développe, et c’est essentiel, nous devons nous organiser. Tous nous sommes concernés, tous avons un rôle à jouer.
Présentation de l'intervention d'Amandine Dupraz et Quentin Julien
Vers une écologie de l’attention ? Implications individuelles & collectives
Depuis quelques années, de plus en plus de travaux universitaires nous invitent à explorer la question de l’attention dans une triple dimension psychique, politique et esthétique. Dans son ouvrage Pour une écologie de l’attention, Yves Citton, enseignant-chercheur en littérature, nous invite par exemple à nous ressaisir de nos ressources attentionnelles pour prendre conscience des effets du capitalisme et des mass-médias sur nos modes de vie et nous permettre de cultiver des formes de résistance et de recréation individuelles et collectives.
A partir des expériences de chaque participant et de la lecture collective de quelques extraits de textes théoriques, nous proposons d’explorer ensemble la notion d’ « écologie de l’attention » et de tenter d’en mesurer les implications dans nos relations et nos manières de faire société.